Deux arbres qui fleurissent tour à tour, dans une conversation silencieuse et imperceptible pour les humains, marqueurs de tout ce qui arrive, qui disparaît et qui revient. Rien ne dure, tout se répète, semble nous raconter France Dubois en observant année après année la floraison du même magnolia et du même cerisier, dans un geste qui n’est pas figé, mais qui marque une renaissance cyclique que seul le printemps permet.
Face à ces deux arbres qui se regardent fleurir l’un après l’autre dans un dialogue amoureux sans paroles, on se prend à rêver soi-même d’être une fleur au milieu du chaos du monde qui nous entoure. Le langage des fleurs traduit à lui seul cette promesse d’un éternel recommencement, et indique aux promeneurs, aux flâneurs, aux spectateurs, comme il peut être doux de s’oublier un instant, et rêver peut-être à la possibilité d’être juste une fleur.
La photographe nous rend témoin du passage du temps, rappelant à travers sa série sans début ni fin que tout est temporaire, léger et incertain, et que l’apparente fragilité de la nature ne cache qu’un cycle qui se répète indéfiniment. Comme l’amour, comme les floraisons, comme les saisons.
Texte de Marie Lemeland