Si Avril était un fil, il serait ici, à Itoshima, celui du doux labeur de la terre. Après les rigueurs de l’hiver où la population âgée ne quitte pas son foyer pour se protéger du froid et des maladies, elle retrouve le chemin des vergers et vient tisser de nouveaux motifs sur l’échelle du temps. Ici les verts sont tendres et délicats comme la fière pudeur des habitants. Des gestes humbles et précis viennent nourrir les légendes et honorent les esprits de la montagne et du vent. Sans exubérance ni luxuriance, mais dans la justesse et la nécessité de chanter la nature renouvelée. Si Avril était une île, seuls les plus sincères s’y retrouveraient.
Texte d’Astrid Chaffringeon