Il y a dans ces visages beaucoup de gravité. Un cri, presque, mais tout en pudeur et retenue. La conscience aigüe que tout va bientôt basculer. Qu’il va falloir faire quelque chose de soi, s’engager dans le monde qui palpite au-delà des forêts de l’insouciance et de la légèreté. Qu’au souffle végétal et amical des vacances où l’ennui exsude sa tiédeur nécessaire, vont succéder les premières tempêtes et orages qui viendront tout emporter. Pour Summer Eleven, l’artiste est revenue dans le village où elle a grandi, à la recherche d’une candeur engloutie brutalement par des événements sur lesquels son enfance n’avait pas de prise. La mélancolie est ici le nom d’une fleur qui lutte pour se dresser vers un soleil voilé par le frisson de la peur.
Texte d’Astrid Chaffringeon